1. Pourquoi une théorie des cordes ?
a. La recherche de
l’unification
Pour tenter de réaliser l’unification
des quatre interactions. Trois d’entre elles (la forte, la faible et
l’électromagnétique) sont explorées par le modèle standard de la mécanique
quantique, la quatrième (la gravitationnelle) est expliquée par la Relativité
générale. Pour unifier ces deux théories, il faudrait réussir à quantifier
la Relativité : trouver le messager de la gravitation (comme on a
trouvé les messagers de l’interaction forte : les gluons, de
l’interaction faible : les bosons intermédiaires w+, w-, z et ceux de
l’interaction électromagnétique : les photons) : le graviton
(corde d’amplitude d’onde = 0, de masse = 0 et de spin = 2).
On remarque qu’une des
difficultés de la mécanique quantique, c’est l’obligation d’appliquer la
quantification perturbative. C’est que la description d’un système
quantique (un atome, par exemple), dès qu’on dépasse le niveau le plus simple
(l’atome d’hydrogène, la particule dans une boite et l’oscillateur harmonique
quantique) est si complexe qu’on doit la simplifier au moyen de schémas
d’approximation.
En raison de l’équivalence
masse/énergie (E = mc²) et en raison de la masse infime des particules,
l’énergie déployée dans les interactions a pour conséquence la création
de nouvelles particules dont le nombre peut être supérieur après
l’interaction par rapport à ce qu’il était avant. Les mécanismes qui
aboutissent à ce surcroît de particules sont difficiles à mettre en évidence.
Qu’y a t-il dans la boite noire de l’interaction pour qu’on passe
de n à m > n particules ?
Outre le fait que les prédictions
de la mécanique quantique sont nécessairement probabilistes, la difficulté est
qu’il faut combiner toutes les probabilités concernant les particules qui vont
disparaître, celles qui vont apparaître en sortie mais aussi celles qui sont
apparues et disparues dans le processus intermédiaire, dans la boite. Or, on est conduit à
l’infini.
On est alors amené à utiliser une
technique de renormalisation.
On part des systèmes dont on
connaît la solution exacte comme première approximation des solutions
pour des systèmes plus complexes. On utilise alors les diagrammes de Feynman.
Cette méthode de la quantification perturbative fonctionne bien au
niveau des trois interactions étudiées par la mécanique quantique, mais elle ne
fonctionne pas pour la gravité. Pour cette dernière, les diagrammes de Feynman
valent toujours l’infini. Dans la théorie des cordes, les vertex (points
d’intersection), ne sont plus des points, mais des surfaces
bi-dimentionnelles. Et le diagramme ne vaut plus l’infini).
(La théorie quantique à boucles préconisera plutôt
le renoncement à la quantification perturbative).
Unifier ces quatre interactions suppose donc l’élaboration d’une théorie
1) capable de rendre compte de toutes les particules élémentaires (quark,
leptons) et messagères (bosons) ainsi que du boson de Higgs, 2) d’une théorie
qui soit géométrique pour englober la théorie einsteinienne de la gravitation,
3) et qui, enfin, décrive la gravitation sans divergence des équations (sans
qu’elles conduisent à l’infini).
b. Naissance de la théorie des cordes
Le point de départ c’est la
découverte par Veneziano en 1968, d’une formule vieille de deux siècles ( la fonction
bêta d’Euler, une intégrale) qui semble pouvoir décrire la réaction de
diffusion d’une interaction forte entre hadrons. On a généralisé et analysé le
contenu en particules (combien de particules à une masse créée donnée, quel est
leur spin, etc.) fourni par la formule et on s’est rendu compte que le spectre
de particules qu’on obtenait était celui d’une corde vibrante.
On compare l’action d’une
particule (sa ligne d’univers) sur une longueur donnée à l’action
d’une corde (sa surface d’univers) sur une même longueur. L’équation
obtenue pour la seconde est celle d’une corde vibrante.
Trois problèmes toutefois (la nécessité de 26 dimensions, la présence
de tachyons, une particule qui, si elle existait, se déplacerait à une
vitesse supraluminique et l’absence de spin ½) dans les résultats de la
formule.
Pour rajouter les spin ½ on les rajoute sur la corde et,
selon qu’on a un nombre pair ou impair, on obtient un boson (spin entier) ou un
fermion (spin ½). Et cela fonctionne à partir du moment où on admet une supersymétrie
à deux dimensions (qui mélange les degrés de liberté fermioniques et
bosoniques) et une supersymétrie à 10 dimensions entre bosons et fermions. On
passe de 26 à 10 dimensions. Les tachyons disparaissent et le spin ½ est pris
en compte.
On n’est plus dans la description « originelle »
des interactions fortes (de la formule de Veneziano) dont la chromodynamique
quantique rend d’ailleurs un meilleur compte. En revanche, le spectre de
particules issu de la nouvelle formule fait apparaître (sur la ligne des masses
nulles) non seulement le spin entier (des bosons), le spin ½ (des fermions)
mais encore le spin 2 qui devrait être celui du graviton. Enfin, pas
besoin de renormalisation, les équations des intégrales ont toujours des
valeurs finies (y compris donc pour la gravitation !)
La théorie des supercordes doit donc être considérée comme une théorie
de grande unification (ou théorie de tout).
Deux problèmes pourtant : 6 dimensions excédentaires
et le fait que les particules qu’on observe ne sont pas de masse nulle.
En premier lieu, il faut donc compactifier les 6
dimensions supplémentaires (voir plus bas).
En troisième lieu, ces super-particules garantiraient la même puissance
pour les interactions forte, faible et électromagnétique à des énergies très
élevées, conformes à celles qui règnent dans l’univers primordial.
c. Cordes et particules
D’abord, les cordes sont considérablement plus petites que
les particules les plus petites constitutives de l’atome (10-33 cm).
Ce sont les éléments proprement dits de l’univers.
En second lieu, les cordes vibrent et chaque mode vibratoire correspond
à un type de particule. Elles peuvent s’ajouter les unes aux autres ou se
diviser, ce qui correspond à l’absorption ou à l’émission d’une
particule.
Le problème, c’est que pour éviter les anomalies
qui rendent la théorie inconsistante au niveau quantique, il faut supposer des dimensions
supplémentaires de l’espace-temps. Il faut 10 dimensions. Les 6 dimensions
supplémentaires d’espace sont très petites et repliées sur elles-mêmes (ce qui
explique leur invisibilité). On considère que ces dimensions supplémentaires
sont compactes (elles se seraient compactifiées peu après le big-bang,
les autres s’étant étendues de façon exponentielle) c’est-à-dire qu’en chaque
point de l’espace-temps, il existe un tout petit espace interne à 6 dimensions.
On peut en donner une image en se représentant un robot de déplaçant dans les 3
dimensions habituelles mais dont la main articulée peut se déplacer selon 10 degrés de liberté au moins :
gauche-droite, haut-bas, avant-arrière, inclinaison, rotation, etc. Autant de
dimensions logées en un « point » (poing !) de l’espace à 3
dimensions où il se trouve. C’est en ce sens qu’une corde qui présente 10
degrés de liberté de spin, présente 10 dimensions. Mathématiquement, ces
dimensions correspondent aux espaces de Calabi-Yau. Or il existe dans ce cas, à
basse énergie, jusqu’à 10100 ou 10500 théories des cordes
possibles, selon qu’on choisit un espace de Calabi-Yau ou un autre !
2. Le multivers
a. Ce n’est pas une théorie, c’est une
extrapolation cohérente. Une conséquence de la théorie des cordes (entre
autres). Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas scientifique. Au contraire,
comme conséquence d’une théorie (de celle des cordes ou de celles de
l’inflation), elle est à considérer jusqu’à la preuve que la théorie qui la
sous-tend n’est pas correcte.
Au départ, il y a l’idée que l’univers réel est
plus grand que l’univers observable (à l’opposé de la théorie des univers
chiffonnés de Luminet). Il y a un cône de lumière (voir plus haut) à
l’intérieur duquel nous pouvons observer presque tout le passé de l’univers
« observable » (tout ce qui, dans la ligne d’univers de cet univers
est du genre temps). Sur quoi on sait tout de même pas mal de
choses : il a un diamètre de 1027 cm, comporte quelque 100
milliards de galaxies, a une densité de 5.10-27 kg/m3 et
contient 5.1080 atomes. Mais il y a un extérieur du cône (ce
qui est du genre espace) auquel nous n’avons pas accès.
Remarque 1: il n’est pas impossible de
penser que nous puissions accéder à l’observation directe de
l’univers antérieur à l’univers visible (le fonds diffus cosmologique
qui, déjà, en tant que trace de ce qui l’a précédé et rendu possible,
nous permet indirectement d’avoir connaissance de moments antérieurs) à
partir des ondes gravitationnelles qui, à la différence des photons,
n’interagissent pas avec la matière et n’ont pas « besoin »
d’attendre un certain état de celle-ci pour se propager.
Remarque 2 : d’un autre côté, notre
univers observable diminue de jour en jour. L’accélération de l’expansion
envoie des galaxies hors du cône, de sorte que le nombre des galaxies observables
est en continuelle diminution.
b. L’univers observable est grand. Mais cela
ne va pas de soi. En effet, en mécanique quantique, on apprend que le vide a
une énergie. En vertu de E = mc², cette énergie se comporte comme une masse et
courbe donc, selon la relativité générale, l’espace-temps. Le problème, c’est
que, tenant compte d’un niveau d’énergie comme, par exemple, celle de
l’électron, Pauli calcule que l’univers d’Einstein ne devrait pas avoir un
rayon de plus de 31 km ! Et d’autant plus petit qu’on augmente le niveau
d’énergie de référence.
En fait, la question est : pourquoi l’univers
observable dans lequel nous sommes est-il tel qu’il est ? Si on jouait à
faire varier les constantes (qui sont des données propres à ce
monde, indépendantes des théories qui le décrivent), on obtiendrait des mondes
entièrement différents : mondes sans atomes, monde de neutrons, etc.
c. L’univers contient de grands objets. Etoiles, galaxies, amas, etc. Comment expliquer cela ? Parce que
la force de gravitation (10-33 cm, échelle de Planck donc, liée à la
gravitation) est très faible devant la force électromagnétique(10-17
cm, échelle électrofaible, liée à la masse des particules).
d. Revenons à la théorie des cordes. L’univers
vient du vide (qui a une énergie, celle du nôtre pourrait être la constante
cosmologique). On pourrait donc concevoir 10100 à 10500
bulles de vide dont chacune correspond à des valeurs différentes des constantes
fondamentales. Si on pouvait modéliser l’ensemble de ces univers, on pourrait
vérifier que l’un d’entre eux correspond exactement au nôtre. S’il s’avérait
qu’il n’y en ait aucun, c’est toute la théorie qui s’effondrerait.
On peut aussi, à défaut d’explorer tous les modèles, chercher quelle est
la valeur la plus probable de L (la constante cosmologique) pour obtenir un univers semblable au nôtre
qui soit aussi observable, donc un univers qui ait le temps de se structurer en
autant de galaxies et qui dure suffisamment longtemps pour que des observateurs
puissent le regarder. Weinberg, en 1974, a mesuré qu’on devait avoir quelque
chose compris entre 0.1 et 1 fois la valeur L critique (valeur observée aujourd’hui de la
constante cosmologique).
Ainsi, la réponse de la théorie des cordes à la question
des 10100ou500 théories possibles, c’est le multivers. Il doit
exister en parallèle une multitude d’univers obéissant à des lois différentes,
s’appuyant sur des constantes différentes. Chacun dans son espace de Calabi-Yau.
Disons que c’est de trois choses l’une : ou bien chaque théorie
(dans son espace propre) décrit un univers réel encore qu’inaccessible (le
nôtre excepté), ou bien de tous les univers possibles ainsi décrits, un
seul est réel, le nôtre, tout le problème étant de trouver quelle théorie en
rend compte. Ou bien, on l’a vu, si aucun des univers décrits par ces théories
ne correspond au nôtre, il faut abandonner la théorie des cordes.
Remarque :
Les supercordes
On ne distingue plus semble t-il la théorie des cordes de
celle des supercordes. Simplement, on appelle théorie des supercordes la
première qu’on a rendu relativiste (c’est-à-dire qu’elle répond aux exigences
d’invariance des transformations de Lorentz) et à laquelle on a ajouté
la supersymétrie.
On compte 5 théories des supercordes (la théorie de type I
pour laquelle il y a des cordes ouvertes et des cordes fermées,
les autres fonctionnant exclusivement avec des cordes fermées) toutes
unifiables dans la Théorie M (à 11 dimensions) mise en œuvre par Edward
Witten en 1990.
Les différentes théories sont symétriques par rapport à la constante de
couplage. Il y a donc des dualités. Par constante de couplage on
entend une mesure : la mesure de la facilité ou de la difficulté
pour une corde de se briser ou de s’unir à une autre. Deux théories sont duales
par rapport à cette constante de couplage lorsque la physique décrite par une
théorie, par exemple celle de la théorie de type I à forte constante de
couplage est identique à la physique
décrite par la théorie hétérotique 0 lorsqu’elle considère une faible constante
de couplage. La théorie IIA est duale avec la théorie hétérotique E.
Selon cette théorie, les cordes coexistent
avec des branes (des membranes qui sont des cordes étirées dans une
seconde dimension). Une particule est un 0-brane (un objet de dimension
0), une corde est un 1-brane (un objet de dimension 1, avec une constante de couplage faible), une surface, une membrane, est un 2-brane
(un objet à 2 dimensions, constante de couplage plus forte), etc. Un 3-brane,
par exemple, est une surface dans l’espace-temps (2-brane étiré dans une
troisième dimension, constante de couplage encore plus forte). Mais, enroulée,
elle peut devenir un tore (donc un 2-brane) ou, enroulée très serrée, une sorte
de corde (donc un 1-brane).
3. Théorie des cordes et big-bang
Le modèle standard de la cosmologie fait naître
(théoriquement, puisque le mur de Planck nous empêche d’accéder à cette
« origine ») l’univers d’une singularité originelle de densité
infinie et de volume nul.
La théorie des cordes exclut cette hypothèse. Les cordes
non enroulées (origine du photon, de l’électron, du graviton) ont une énergie
(ou une masse) quasi nulle (voire nulle : photon, graviton) puisque
compensée par les fluctuations du vide quantique.. Les cordes enroulées, en
revanche, ont une énergie (une masse) proportionnelle au rayon du
« cylindre » d’espace dans lequel elles s’enroulent. Or, il y a une
longueur (circonférence) minimale pour une corde : 10-34 m. Il n’y a donc pas de
singularité originelle (de volume nul).
Soit une corde enroulée autour d’un cylindre dont le rayon
est par exemple 10 fois la longueur de Planck (qu’on notera 1). Quelle est son
énergie ? D’abord son énergie d’enroulement (nombre d’enroulements
x rayon du cylindre) = 1 x 10 = 10. Son
énergie de glissement (inversement proportionnelle au rayon puisque plus
le rayon est petit, plus la corde est confinée, plus elle s’agite, plus donc
son énergie de glissement est grande. On suppose qu’elle glisse une fois) = 1
x 1/10 = 0,1. Au total : 10 + 0,1
= 10,1.
Rétrécissons le rayon du cylindre à 1/10ème de
la longueur de Planck (contractons l’univers, conformément à l’hypothèse qui conduit
à la singularité). Son énergie d’enroulement sera = 1 x 1/10 = 0,1 et son
énergie de glissement = 1 x 0,1 = 10. Au total : 0,1 + 10 =
10,1.
Ainsi, un univers cylindre de petit rayon correspond à univers cylindre
de grand rayon ! Cela veut dire que lorsque l’univers rétrécit
jusqu’à la longueur de Planck, il s’échauffe, certes, mais ensuite se refroidit
et se dilate. Il rebondit de la longueur de Planck. Il n’a donc
pas de « point » originel auquel nous puissions remonter, pas de
température infinie, pas de densité infinie. Avant de se dilater, il a fallu
que l’univers se contracte jusqu’à une dimension limite de 10-34 m.
Les univers-bulle
On a vu comment la théorie des cordes conduisait à
concevoir la possibilité d’une multitude d’univers possibles. Cela
signifie-t-il qu’on peut les concevoir comme des possibilités dont une seule
s’est réalisée (le modèle de Leibniz : Dieu conçoit une infinité d’univers
possibles et choisit de réaliser seulement le meilleur), ou bien, ces univers
ou certains d’entre eux existent-ils parallèlement et ce, depuis
« l’origine », ou bien encore, des univers se créent-ils à tout
instant ?
Cette dernière hypothèse est celle des univers-bulles
de Linde. Parallèles les uns aux autres ou même enchâssés les uns dans les
autres, ces univers n’auraient aucun contact les uns avec les autres et
obéiraient chacun à des lois spécifiques. C’est le modèle dit de l’inflation
chaotique.
Le modèle de l’inflation lui-même conduit à penser à la
production non pas d’un mais de multiples univers.
Comment se forment ces bulles ? L’hypothèse
est que l’univers résulte du vide, plus précisément d’une fluctuation du
vide.
La brisure de symétrie, comme celle qui est par exemple à l’origine du
champ de Higgs, peut générer des défauts. Considérons, par exemple, une
table dressée pour une cinquantaine d’invités. Une serviette de table est
déposée à côté de chaque assiette. Sur un côté de la table un invité prend la
serviette placée à droite de son assiette. Déjà, la symétrie est brisée
(il manque une serviette sur la table). Placé trop loin pour imiter (comme ses
voisins immédiats) son geste, un invité prend la serviette de gauche,
imité par ses voisins. A la fin, on assiste à un défaut de
symétrie : un des convives aura deux serviettes, un autre aucune.
Un peu partout dans l’univers de tels défauts ont
dû se produire lorsque s’il s’est refroidi. Le vide n’a pas partout le même
niveau d’énergie. Ces défauts, ce sont les cordes cosmiques. Ce sont des
défauts de 10-32 m. L’énergie de ces cordes est très localisée,
donc, mais aussi très grande (10 milliards de milliards de tonnes par mètre).
Elles se déplacent à la vitesse de la lumière (c’est que la tension de
la corde est si intense qu’elle annule l’effet de l’énergie de sorte qu’elle se
comporte comme un objet de masse nulle).
Le champ de Higgs prend donc des valeurs différentes en différentes domaines. Ceux-ci augmentent jusqu’à se rencontrer. Aux points de rencontre, des défauts apparaissent puisque ces domaines ne peuvent fusionner à cause de leurs valeurs différentes. En ces points apparaissent de faux vides. Ce seront des cordes cosmiques, on l’a vu ( la jonction des domaines se faisant selon une ligne) ou des monopôles (quand la jonction se fait en un point).
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